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COUP DE PROJECTEUR SUR LE JEUNE PEINTRE CONGOLAIS EDDY KAMUANGA ILUNGA


Eddy Kamuanga Ilunga

Eddy Kamuanga Ilunga est né en 1991 en République Démocratique du Congo. Il n'en est pas à sa première exposition hors des frontières d'Afrique. Il peut s'estimer fier d'avoir enfin pu attirer l'attention du public, car de sa propre mémoire, lors de sa première exposition hors de la RDC, à Dakar (Sénégal) en 2014, le public ne paraissait pas touché par son travail.

Ceci dit, ce qui lui vaut d'apparaître dans de nombreux articles aujourd'hui c'est son projet commencé en 2014 : la série Mangbetu. Ce projet vient marqué une pause dans la vie du jeune artiste et une vraie introspection dans l'histoire de son pays. Eddy fait des recherches et découvre l'histoire du peuple Mangbetu. Un peuple installé dans le nord-est de la RDC depuis plusieurs siècles, en provenance du sud du Soudan. Ils avaient pour tradition de cultiver l'allongement du crâne arrière dès la naissance de l'enfant en l'entourant avec des cordes de plantes séchées. A l'âge adulte, cette déformation volontaire du crâne offrait des coiffures magnifiques.


C'est entre autre cette pratique qui a attiré de nombreuses critiques par les peuples voisins, si bien qu'aujourd'hui, au Congo-Kinshasa le terme mangbetu est considéré comme une insulte - exemple "Avec ta tête de Mangbetu !".

Eddy a eu envie de se plonger dans cette histoire et d'en savoir plus sur ce peuple. Ce n'est qu'après ses recherches qu'il a compris que l'allongement du crâne était considéré comme un signe de distinction et de beauté dans ce peuple. De plus les coiffures et l'artisanat était très riches. Malheureusement tout ceci a été pillé par les colons et trône dans des musées en Occident. Tandis que le peuple Mangbetu fait face à une extinction lente et douloureuse.

Eddy se devait de faire connaître toute cette richesse et de la valoriser. C'est pour ça que ses tableau son d'une extrême beauté, on y ressent beaucoup de délicatesse tant le travail est soigné. Ceci contraste avec les scènes qu'il exprime : souvent des scènes vécues par les mangbetus actuellement comme la honte, la solitude... On voit des visages toujours cachés, voire recouvert d'un tissu... Des femmes souvent recourbées, recroquevillées...





En attirant l'attention du public sur son travail soigné représentant des scènes touchantes, il attire aussi l'attention sur les conséquences de la colonisation... Des peuples ont été pillés, discriminés et luttent tout seul aujourd'hui pour survivre.


On aura tous remarqué des genres de circuits électroniques imprimés sur les corps des personnages. Ceci est comme pour marquer l'empreinte du monde occidental, l'empreinte de la mondialisation et l'évolution de ses techniques. Eddy est lui-même un produit de cette évolution, il a un smartphone surlequel il est régulièrement connecté... Tous connectés sur la haute-technologie, mais au final tous déconnectés de la réalité... Comme par exemple le fait que lui comme beaucoup de jeunes de son entourage connaissaient très peu sur leur histoire, sur leur pays...

C'est une bonne chose qu'il prenne conscience de ses dépendances, de nos dépendances et tente de les dénoncer à travers son rigoureux travail artistique. Et maintenant, saurons-nous trouver une solution ?


Eddy est une étoile à suivre de près. On reste connecté, et vous ?

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